Non assigné

ZUBEROA (PATRIMOINE MONUMENTAL)

Analogues de certaines stèles discoïdales avec les monnaies du Moyen Âge.

Cette analogie est frappante dans de nombreux cas et n'est pas très surprenante, puisque la même forme de la stèle discoïdale, dans un lapidaire, pourrait suggérer l'imitation des monnaies actuelles. La division du champ en quatre quartiers égaux au moyen d'une croix dont les extrémités sont ornées de fleurs de lys stylisées, les inscriptions en exergue, certains attributs tels que les bezantes, les croix bottées (patts) qui figurent sur le champ, ainsi que des fleurs de lys de diverses formes, quelques symboles religieux, que l'on retrouve à la fois sur des stèles discoïdales et sur des monnaies médiévales. Je signale, par exemple, dans le manuel de Lenormant (Monnaies et M dailles) les types suivants : page 211 et suiv., monnaies mérovingiennes et carolingiennes avec la croix bottée ; page 227, figure 111, sterling d'Edouard Ier, roi d'Angleterre, portant une croix aux bras étendus, cantonné de bezantes. J'ai trouvé ce type dans des stèles basques. Cette copie d'une monnaie anglaise n'a rien d'extraordinaire, puisque Laburdi passe sous la domination plantagenêt à cette époque ; page 228, figure 112, le "royal de oro de San Luis" a sans doute inspiré les lapidaires basques en divisant le champ de la stèle en quatre cantons avec une croix aux extrémités fleuries. Le « Franc sur le cheval du roi Jean » (page 230, figure 114) rappelle certaines stèles dont le champ est orné de quatre demi-cercles. J'en dirai autant du "bouclier à couronne" de Louis XI (page 231). Parfois, les fleurs de lys apparaissant sur les stèles discoïdes sont placées sur un écu qui les encadre. Certaines pièces françaises présentent ce dispositif (voir Lenormant, page 283 "teston" de Louis XII). Consulter également le Manuel de Numismatique française de A. Blanchet et A. Dieudonn, tome II, de la page 225 (Louis XI) à la page 308 (Louis XII). En les feuilletant, des comparaisons très suggestives seront faites. A la page 310, par exemple, l'"Oros de Roi" de Louis XII présente, au revers, un champ traversé d'une croix aux bras égaux, terminé par quatre fleurs de lys ; le graveur en pratiquait deux manifestement parallèles dans les quatre branches de la croix et cette disposition se retrouve exactement la même dans un certain nombre de discoïdes du Bas Navarre. Autre comparaison non moins intéressante qui appuie tout ce qui précède : page 63, les sages auteurs dudit traité de numismatique proposent un tableau de symboles et de signes placés soit en tête, à la fin ou au cours de la légende, soit en diffusion "différents". Certains de ces signes se retrouvent également dans les inscriptions placées en exergue dans les discoïdes. Je donne ci-dessous les plus courantes : la petite croix bottée, l'étoile à cinq branches, la "molette" et le monde. Ce dernier se retrouve également dans le domaine des discoïdes. Il peut avoir une signification religieuse.

Voir Manuel de Numismatique française par A. Blanchet et A. Dieudonn, tome II ; Monnaies et M dailles de Lenormant.