Fondation
Le conseil municipal de Bilbao, suivant les instructions reçues du gouvernement de l'État, a tenté de créer une caisse d'épargne dans la capitale biscayenne en 1845 mais, à l'époque, il n'a pas voulu s'engager à la soutenir et à la financer, confiant cette tâche à un groupe de notables de Bilbao. Cette caisse d'épargne a fonctionné pendant un certain temps, ouvrant le dimanche matin et collectant les économies des personnes les plus humbles, dont les revenus étaient toujours faibles. Lorsque la Banco de Bilbao ouvre ses portes en 1857, la caisse d'épargne a déjà fermé ses portes et a inclus dans ses opérations une section d'épargne pour collecter les excédents des économies familiales les plus modestes.
Le rapatriement des capitaux, qui a conduit au désastre colonial de 1898, a stimulé l'économie biscayenne et établi un cadre financier solide. C'est peut-être pour cette raison que l'ouverture d'une caisse d'épargne n'a pas été jugée aussi nécessaire qu'ailleurs, puisque les différentes banques qui opéraient dans la capitale (Banco de Bilbao, Banco de Comercio, Banco de Vizcaya et Crédito la Unión Minera) disposaient de leur propre section d'épargne. Cependant, il a été jugé nécessaire de fonder un Monte de Piedad et, à la fin du XIXe siècle, le conseil municipal a tenté en vain de le faire. Il devait servir à lutter contre les usuriers qui finissaient par ruiner les gens lorsqu'ils tombaient dans une crise économique due au manque de travail ou à toute autre circonstance. Mais il n'en fut rien jusqu'en 1905.
Cette année-là, le maire de l'époque, Gregorio de Ibarreche, présente une motion pour la création de la Caja de Ahorros y Monte de Piedad (Caisse d'épargne et institution de prêt sur gage) (19-9-1905). Une commission fut créée, dont faisait partie Gregorio Balparda (voir BALPARDA LAS HERRERIAS, Gregorio de), qui poursuivit ce projet lorsqu'il fut nommé maire en 1905, et que certains considèrent comme l'alma mater de la Caja. Balparda était un avocat de Balmaseda et un homme politique monarchiste de premier plan qui a entrepris de créer une Caja et un Monte de Piedad, selon le modèle déjà établi, afin de contribuer à atténuer les problèmes de la classe ouvrière de l'époque. Il démissionna pour des raisons politiques avant l'arrivée de l'ordre fondateur de la Caja, le 15 janvier 1907, et ne put donc pas assister à la création de la nouvelle institution depuis son poste de maire.
Un autre homme fondamental dans l'évolution de cette caisse d'épargne fut Eliseo Migoya Torre (1881-1957) (voir MIGOYA TORRE, Eliseo), de tendance monarchiste et membre de la société Bilbao El Sitio, il fut avocat et conseiller de la caisse d'épargne dès sa fondation, puis directeur, promoteur de la Confédération espagnole des caisses d'épargne caritatives, dont il devint le premier président (10 décembre 1927), et membre du comité permanent de l'Institut international de l'épargne. Pour son action à la tête de cette institution, il reçoit la Gran Cruz de Beneficencia et devient directeur général des classes débitrices et passives (1939-1941) auprès du ministre des finances José Larraz.