Lexique

KASKAROT

Cascarote. Minorité raciale établie à Laburdi dans la zone côtière, notamment à Saint-Jean-de-Luz, Ziburu et Urruña. Leur origine est inconnue, étant pour Michel une subdivision des Bohémiens ou des Gitans, un mélange de Maures et de Gitans pour Gil Reicher et d'Agotes avec des Gitans pour Veyrin. Leur sédentarité, contrairement à celle des Gitans, n'empêche pas de trouver des kaskarots basques à Arcachon et dans les environs. Leur mode de vie tournait autour de la pêche : les hommes étaient des marins et des pêcheurs, et les femmes d'habiles vendeuses de poisson, typiques de leur apparence de beautés brunes et agiles portant leur marchandise dans des paniers sur la tête. Comme d'autres villages de pêcheurs, ils se caractérisaient par une plus grande vivacité dans leurs coutumes et un goût prononcé pour la danse et les costumes vifs et joyeux. On leur attribue notamment l'introduction du fandango. Les Kaskarots de Ciboure ont commencé à danser le fandango", explique Webster. Ils l'ont appris des Espagnols et les autres l'ont appris d'eux". En réalité, selon Michel, le mot kaskarots désignait des groupes de jeunes hommes qui, participant à des fêtes, des marches ou des escortes d'honneur, entraînaient les groupes dans une danse incessante. Ils portaient des pantalons blancs ornés de rubans roses et de cloches en cuivre dans les coutures, des espadrilles, et couvraient leur torse d'une fine chemise blanche avec des rubans roses autour des poignets et au sommet du coude, ainsi que d'autres cloches. Un béret, également orné de rubans, complétait le costume. Des costumes de cour de ce type se retrouvent dans les descriptions de la visite de Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz en 1660 à l'occasion de son mariage. Cependant, lors d'une fête citée par Goyetche dans sa monographie sur le même village, le costume change : bonnets écarlates ornés de rubans bleus et blancs, culotte de drap bleu bocaccio, bas de fine laine blanche d'Angleterre. Le nom était également utilisé pour désigner les groupes de danseurs qui accompagnaient les "cuestadores" lors des carnavals de Bajonavarros et Laburdinos. Ils étaient donc beaucoup plus intégrés que les autres membres des minorités raciales, comme en témoigne le fait qu'en 1727, lorsqu'une ordonnance du maire de Laburdi décréta la capture de tous les vagabonds, le maire de Saint-Jean-de-Luz ordonna que les Kaskarots soient exemptés parce qu'ils étaient tous domiciliés. Ils avaient leurs propres lois coutumières qui régissaient leurs relations et leurs contrats, y compris le mariage, qui était généralement endogame. Malgré cela, ils avaient leur propre église à Bordegain. Aujourd'hui, ils ne se distinguent pas du reste des habitants de Laburdi. Cénac Moncaut a recueilli dans son Histoire des Pyrénées (Paris, 1853-1855) une série lexicale de mots utilisés par les Kaskarots de Ziburu et quelques chansons, parmi lesquelles nous reproduisons, pour son intérêt, la suivante : "Migna, migna chumé notré, Prima de mariri, Garde la midel, Vandiya triya, carracherida. Abacali sazala marroumi, Çazail, Cazail contra tu mi lazail Ou que zu cazail Malere que de caï". Comme on peut le constater, il n'y a pas la moindre trace de basque dans cet échantillon qui ressemble à d'autres vocabulaires tsiganes. Il manque une étude détaillée sur la question de sa langue et de ses origines.