Politiques et Fonctions Publiques

Labèguerie, Michel

Poète, auteur-compositeur-interprète et homme politique du Laburd, né à Uztaritze le 4 mars 1921. Décédé le 28 juillet 1980 à Toulouse.

Fils d'une famille modeste (forgerons). Au séminaire d'Uztaritze, il rencontre le père Lafitte et, pendant les étés passés dans son village, le père Hilario Olazarán d'Estella, avec qui il apprend le txistu. Ces deux personnalités seront déterminantes dans sa vie, tout comme l'arrivée en Iparralde de réfugiés basco-péninsulaires à la suite de la guerre de 1936. L'amitié étroite avec le docteur Ciáurriz a été un autre élément déterminant de sa jeunesse. À l'âge de 19 ans, il se rend à Bordeaux pour étudier la médecine et obtient un doctorat en pneumophysiologie. Avec son ami E. Goihenetche, il participe très activement aux travaux du groupe Aitzina et aide la résistance antifranquiste après la guerre. En 1948, après avoir obtenu son diplôme, il s'installe à Kanbo, tout en restant en contact avec le groupe d'étudiants basques dirigé par le Dr Burocoa à Bordeaux. En 1960, il est élu président de l'Eusko Biltzarra, prenant ses distances avec le PNV tout en restant en contact avec le nouveau mouvement des jeunes nationalistes.

C'est à cette époque qu'il fait connaître sa facette de poète en langue basque et sa grande facilité à composer des musiques fraîches, modernes et entraînantes, dans la lignée du grand Brassens. Il s'accompagne à la guitare sur son premier disque en 1961, qui remporte un grand succès, surtout dans les provinces basques où sévit la dictature franquiste, bien qu'il soit vendu dans la clandestinité. Des chansons comme Gu gera Euskadiko, Gure Astoa, Bakearen uxoa, Zer duk nigarrez ?, Haurtxo, haurtxoa, Primaderako lilia, Nafarra, oi Nafarra, avec des références émotionnelles à la guerre de 1936 et à l'oppression actuelle de son peuple, sont devenues des chansons de résistance (certaines des paroles sont de son ami P. Larçabal).

Mais ce n'est pas la seule valeur de la production de ce médecin et organiste devenu chanteur engagé ; son travail est lié à celui d'autres artistes qui, au sud de la Bidassoa, tentent également de trouver de nouvelles formules et de nouveaux canaux d'expression. La nouvelle chanson basque a pour premiers précurseurs Labéguerie, Mikel Laboa, Lertxundi, Lourdes Iriondo, Julián Lecuona, Ana Anaiak, Lete, voire Nemesio Etxaniz. À partir de ce moment, la musique basque cesse d'être synonyme de masses chorales interprétant des classiques locaux et devient une fille en minijupe, un jeune homme vêtu de jeans, un instrument autochtone redécouvert ou un instrument universel - la guitare - adopté sans complexe.

En 1962, soutenu par ce qui deviendra Enbata et au sein du groupe démocrate-chrétien CDS, il devient député des Pyrénées-Atlantiques à l'Assemblée nationale française. L'année suivante, il signe la Charte d'Itxassou qui, lors de l'Aberri Eguna tenu à Itxassou, transforme un groupe informel en mouvement politique nationaliste Enbata. L'entrée de Labéguerie dans la politique générale française, puis l'arrivée et l'influence d'une nouvelle vague de réfugiés - ceux de l'ETA - vont cependant déterminer son éloignement du groupe qui l'avait soutenu, jusqu'à sa rupture totale avec lui. On peut dire qu'à partir de la seconde moitié des années 1960, il devient un "notable". Du 8 au 15 mars 1964, il est élu conseiller général de l'AP pour le canton d'Ezpeleta sous l'étiquette Centro Demócrata et, du 8 au 15 mars 1970, il récidive pour le même canton avec la même formation. Il échoue aux élections de 1967 et est élu sénateur aux élections de 1969 ; en 1973, il est battu, sous l'étiquette M. Ref., par Inchauspe (UDR), mais en septembre 1974, il est réélu et conserve son mandat jusqu'à sa mort, ainsi que la mairie de Kanbo pendant les 15 dernières années de sa vie. Ce choix l'a obligé à déterminer le reste de sa vie en fonction de son électorat : nationaliste basque, sympathisant du PNV, sa participation à la politique de l'État lui a valu les critiques du secteur le plus radical de l'abertzalisme. Interviewé par Deia le 10 juin 1979, il expose clairement ses raisons et sa conception politique :

-Deia : Zergatik utzi zenuen Enbata ?-M. L. : Enbatatik aldendu banintzen ez zen helburuekin bat ez netorrelako, metodo kontuagatik baizik.-D. : Nola ikusten duzu abertzaletasuna Ipar Euskal Herrian ?-M. L. : Hauteskundeetan gutxik ematen du boto abertzalea, ehunetik batek edo bik bakarrik. Hala ere, nik diot, azkenean herriak sabalean sentitzen duela abertzaletasuna. Abertzale bezala azaltzen direnak sobera gazteak dira, hasteko, argumentu pobreak dituzte, gero. Eta aukera ezkertiar bat baizik ez dute eskaintzen. Baina hemen jendea ez da ezkertiarra, gazte hoiekin bat etorri daitezke, baina ez dute maite hoien modua. Behar genuke hemen alderdi abertzale bat, hegoaldean bezala, ez litakeena osoko ezkerrekoa. Europa egiten baldin badugu, Ipar Euskal Herriak nahi izango du bere nortasuna salbatu. Nik dakidanez, iparraldeko alkateak, erdiak baino gehiago, ez badira osoko abertzale, euskaltzaleak ba dira, eta Euskal Herria maite dute. Baina jendea bildur da. Ezin daiteke ahantzi, Baiona, Biarritz eta Hendaian jende arrotza bizi dela nagusi. Euskal jendea, abertzalea izan daitekeena, nekazaria da. Eta nekazariak, gazte hoiez dio : "Bai mutiko politak. Baina Euskal Herria egin aurretio nahi dute partitu". Eta boto frantsesa ematen dute.

En 1980, il participe à la constitution du Parlement basque issu du statut de Gernika et à l'Alderdi Eguna du PNV. Il meurt le 28 juillet de la même année à Toulouse des suites d'une ancienne maladie cardiaque. Marié pour la seconde fois, sa première femme était décédée en 1964 lors de son cinquième accouchement et son fils aîné, Beñat, lors d'un accident de moto, lui avait dédié la chanson Bortz iturri, d'une grande sincérité. On peut dire que, bien que ses actions politiques aient été, sont et seront controversées, son caractère d'initiateur de la chanson moderne au Pays Basque ne l'est pas, et sa personnalité poétique mérite une place de choix parmi les derniers cultivateurs de la langue basque.

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